L’eau à Port-Saint-Père

Toujours présente, précieuse mais vulnérable. Il est nécessaire de la protéger ainsi que la biodiversité. Découvrez les actions menées sur notre territoire par la commune et agissez en appliquant quelques bons conseils.

Les actions du Syndicat Grand Lieu Estuaire

Le Syndicat Grand Lieu Estuaire, né de la fusion du syndicat du bassin versant de Grand Lieu (SBVGL) et du Syndicat d’Aménagement Hydraulique du Sud Loire (SAH) entreprend sur son territoire différentes opérations en faveur de la restauration des milieux aquatiques et de la qualité de l’eau : suivi de l’état des cours d’eau, échanges avec les acteurs locaux, élaboration et mises en œuvre de travaux. Les échanges avec les propriétaires, des exploitants agricoles, des élus et des services de l’État afin de mettre en œuvre les opérations dans les meilleures conditions et en conciliant les usages.

Concernant les cours d’eau, la totalité des cours d’eau sur le territoire du SGLE a fait l’objet d’un diagnostic en 2020 par un bureau d’étude spécialisée. Ce diagnostic a permis d’établir un programme d’actions pluriannuelles de restauration du lit des rivières. Des opérations sont en cours d’élaboration sur le secteur de la Frogerie pour l’automne 2024.

Cette étude fait état que :

  • 95% des cours d’eau ont été recalibré et surcreusé. Cela a fortement dégradé les fonctionnalités naturelles (habitats, écoulement, capacité épuratoire) de la rivière et contribue à un transfert rapide de l’eau vers l’aval
  • Les habitats des rivières sont peu nombreux et pas diversifiés
  • La faune et la flore sont peu nombreux et de mauvaise qualité. Cet état de dégradation ne permet pas au cours d’eau de bénéficier d’une bonne capacité d’épuration
  • Les cours d’eau subissent des arrivées d’eau massives et diverses (pluvial, assainissement, ruissellement)

La restauration d’un cours d’eau peut se faire grâce à :

  • La reconstitution du fond du lit avec un mélange de matériaux fin (type sable) et plus grossier (cailloux). Ce « matelas » freine la vitesse de l’eau, il assure aussi son oxygénation et son épuration. Cette opération se nomme de la recharge granulométrique
  • Avec la recharge granulométrique, il est possible de redessiner un lit plus naturel avec une sinuosité, des zones d’eau plus ou moins profondes et des alternances de secteurs rapide et lent. Il s’agit de la diversification des écoulements ainsi que des habitats
  • La réactivation d’anciens méandres lorsque c’est possible permet d’augmenter le linéaire de la rivière et ainsi d’allonger le temps de circulation de l’eau
  • La remise dans le talweg ou remise du cours d’eau à son emplacement naturel s’applique aux cours d’eau qui ont été déplacés lors de travaux hydrauliques. Cette opération est la plus ambitieuse de toute. Elle permet de retrouver les pleines fonctionnalités de la rivière. Toutefois son acceptation n’est pas évidente

Les objectifs des interventions sont de retrouver un cours d’eau avec des écoulements différenciés qui permettent un écoulement moins rapide de l’eau mais aussi son épuration. Enfin la restauration du lit doit assurer une meilleure connexion de la rivière avec ses zones humides riveraines qui sont également de véritables éponges filtrantes qui tamponnent les crues.

Les plus-values des restaurations engagées par le syndicat

Le SGLE concentrent ses efforts à la restauration des milieux afin de retrouver des fonctionnements les plus naturels possible.

La mise en place d’une haie sur talus en perpendiculaire de la pente présente l’avantage de limiter le ruissellement de l’eau, de favoriser son infiltration et son épuration. Mais elle constitue aussi un corridor écologique avec les autres haies pour toute la biodiversité. La haie apporte aussi de l’ombre, elle joue un rôle de brise-vent et elle capte du carbone.

Un cours d’eau en bon état limite les à-coups hydrauliques (crues et assecs), il présente une eau, une faune et une flore de meilleure qualité. Il constitue comme la haie un corridor écologique.

 

En 2023, sur la commune de Port Saint Père, le SGLE a débuté une expertise terrain sur le secteur de la Frogerie pour identifier les éléments favorisant le risque de ruissellement de l’eau mais aussi les éléments du paysage contribuant à freiner l’eau. Le syndicat propose des opérations de restauration en réhabilitant les milieux naturels.

Pour limiter les ruissellements, le SGLE peut mettre en place :

  • Des haies sur talus de préférence
  • Des dispositifs tampons comme des mares temporaires, des espaces de débordement dans des milieux naturels
  • Des redents (amas de cailloux) dans les fossés pour freiner la vitesse de l’eau

 

L’objectif de ces techniques est de freiner le plus possible la goutte d’eau tout le long de son parcours. Ces interventions sont de retrouver un cours d’eau avec des écoulements différenciés qui permettent un écoulement moins rapide de l’eau mais aussi son épuration. Enfin la restauration du lit doit assurer une meilleure connexion de la rivière avec ses zones humides riveraines qui sont également de véritables éponges filtrantes qui tamponnent les crues. En somme, ces aménagements restaurent des milieux naturels, garantissent une meilleure fonctionnalité de ces espaces et surtout participent à limiter les risques d’inondation et d’assec.

Enfin, ces opérations se tiennent avec des budgets maitrisés car elles bénéficient de subventions entre 80% et 100% de la part de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, de la Région des Pays de Loire, du Département de Loire-Atlantique et des EPCI (via la taxe GEMAPI). Il est bon de rappeler qu’un espace naturel en bon état ne nécessite pas ou peu de c’entretien.

 

Actuellement, les élus de la commune travaillent avec les techniciens du SGLE pour prioriser les travaux, prévenir les acteurs locaux impliqués sur les secteurs retenus et débuter des travaux à partir de l’automne 2024. La mise en œuvre des actions se fera en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur et en tenant compte des différents usages.

Quelques définitions

Comment est définie la qualité d’une masse d’eau ?

L’évaluation de l’état des masses d’eau de surface prend en compte deux paramètres :

  • L’état écologique : appréciation de la structure et du fonctionnement des écosystèmes aquatiques
  • L’état chimique : respect des normes de qualité environnementales (NQE) via des valeurs seuils

La GEMAPI c’est quoi ?

La GEstion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations (GEMAPI) est une compétence confiée aux intercommunalités (métropoles, communautés urbaines, communautés d’agglomération, communautés de communes) par les lois de décentralisation n° 2014-58 du 27 janvier 2014 et n° 2015-991 du 7 août 2015, depuis le 1er janvier 2018.

Les actions entreprises par les intercommunalités dans le cadre de la GEMAPI sont définies ainsi par l’article L.211-7 du code de l’environnement :

  • L’aménagement des bassins versants
  • L’entretien et l’aménagement des cours d’eau, canaux, lacs et plans d’eau
  • La défense contre les inondations et contre la mer
  • La protection et la restauration des zones humides

(Source Ministère de Transition écologique)

 

C’est quoi un SAGE ?

Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) est un document de planification élaboré de manière collective, pour un périmètre hydrographique cohérent. Il fixe des objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur, de protection quantitative et qualitative de la ressource en eau.

Plus d'informations?

 

https://www.sgle.fr/

   

https://qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/

https://www.loire-atlantique.fr/44/tout-savoir-sur-/l-eau-une-ressource-precieuse/c_1376826
https://orobnat.sante.gouv.fr/orobnat/afficherPage.do?methode=menu&usd=AEP&idRegion=52

Les actions de Pornic agglo Pays de Retz

Dans le cadre de sa compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), Pornic agglo Pays de Retz a réalisé à l’hiver 2023-2024 des travaux de protection contre les inondations et de restauration morphologique sur le cours d’eau affluent du ruisseau du Bois de Beaulieu qui traverse le village de la Frogerie.

Ce village a subi d’importantes inondations en mars 2020 puis en janvier 2021. Le cours d’eau qui le traverse prend sa source au nord de la RD751 au lieu-dit la Chappe. Il draine un bassin versant de 125 ha avant d’arriver à la Frogerie. Causées par d’importantes pluies, les inondations à la Frogerie sont aggravées par l’imperméabilisation des sols (routes, zones d’habitation, drainages agricoles) mais aussi par des travaux hydrauliques qui ont modifié l’écoulement naturel des eaux dans la traversée du village : succession de tronçons busés, déplacement du lit, approfondissement, …etc.

L’objectif des travaux a donc été double : redonner de la capacité hydraulique en agrandissant les ouvrages de franchissement et restaurer le lit naturel de la rivière. Techniquement, les travaux ont été les suivants :

  • Remise à ciel ouvert du cours d’eau sur 30 m dans le jardin d’une habitation ;
  • Remplacement des passages busés existants (500 cm) par des ponts cadre en béton de 2 mètres sur 1 mètre ;
  • Remodelage des berges en pentes douces et apport en granulats pour reconstituer le lit naturel de la rivière et son écosystème ;
  • Décaissement du chemin en bout d’impasse pour transiter l’écoulement des crues

Les pluies de cet hiver ont montré l’efficacité des travaux engagés, l’écoulement des crues se faisant plus facilement dans le ruisseau. Mais il faut garder en tête que même après travaux, ce secteur et plusieurs habitations pourront subir de nouvelles inondations, les travaux n’ayant eu comme objectif que d’en réduire leur fréquence et leur importance.

À la suite de ces études, les élus ont décidé d’intégrer un zonage Ahi non constructible sur ce secteur dans le nouveau plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Port St Père.

Quelques bonnes pratiques pour préserver l'eau

  • Récupérateurs

L’usage de l’eau de pluie vise deux objectifs principaux : limiter l’utilisation de l’eau potable pour certains usages et réduire implicitement sa facture d’eau. Cela évite d’utiliser des eaux provenant de nappes souterraines ou de cours d’eau, qui ont nécessité de l’énergie et des traitements, pour le nettoyage d’outils, l’arrosage d’arbustes et de fleurs. En tamponnant la pluie, c’est aussi une solution pour limiter le ruissèlement. Avec la hausse du prix du m3 d’eau chaque année de 8 à 10%, la récupération des eaux de pluie est aussi une solution économique. Il s’agit donc d’une solution économique et environnementale.

Idée N°1: Pornic Agglo Pays de Retz aide l’acquisition et la mise en place de récupérateur d’eau de pluie. Effectuez votre demande sur le site : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/papr2024_recuperateur

Idée N°2 : pendant que l’eau de votre robinet ou de votre douche chauffe, profitez-en pour remplir un arrosoir, une bassine ou un pichet pour arroser vos plantes.

  • Restriction

A cause du changement climatique et du changement de régimes des pluies, les restrictions d’usages de l’eau sont devenues habituelles. Il convient à chacun de respecter les restrictions en termes d’usages de l’eau en fonction du niveau des arrêtés. Si vous êtes particulier, entreprises, irrigants, vous n’êtes pas soumis aux mêmes règles. Vous pouvez connaître le niveau de restriction et d’usages sur le site : https://ssm-ecologie.shinyapps.io/restreau/

Contrairement aux idées reçues, si vous possédez un puits, vous n’échappez pas à ces usages (sauf cas spécifiques). Si le niveau d’arrêté interdit l’usage pour les particuliers, vous n’avez pas le droit de prélever dans votre puits à la place. En effet, l’incidence est la même, les prélèvements dans les puits font baisser les niveaux de nappes. Renseignez-vous donc sur les arrêtés pour savoir si vous pouvez utiliser l’eau de votre puits.

  • Obligation pour les propriétaires de terrains en bordure de cours d’eau

Selon l’article L215-14 du Code de l’environnement, c’est le propriétaire riverain qui doit assurer l’entretien régulier d’un cours d’eau non domanial, c’est-à-dire non navigable. S’il y a plusieurs propriétaires riverains (par exemple chacun a une rive), chacun doit s’occuper du cours d’eau jusqu’à la moitié du lit. Chaque propriétaire doit donc retirer du cours d’eau tous les éléments qui s’accumulent : troncs d’arbres, poteaux, structures d’appontement délabrées… Le Syndicat de Rivière peut être consulté mais les travaux restent à la charge du propriétaire. Noter également que ces entretiens doivent intervenir principalement à l’automne pour favoriser la biodiversité au printemps en en été.